Les activités de la Cellule Recherch’Action de la FdSS visent à nourrir la réflexion des intervenants sociaux et des acteurs politiques en vue, d’une part, d’améliorer les services aux personnes précarisées ; d’autre part, de lutter plus efficacement contre les causes de la pauvreté. Le projet Solenprim s’inscrit dans la continuité de ses précédents travaux portant sur l’aide alimentaire.
Lotte Damhuis et Alexia Serré sont sociologues, chargées de recherche au sein de la cellule.
1. Conceptions plurielles de la « bonne » participation et de la « bonne » alimentation
Propos développés : Les living-labs visant l’expérimentation d’un accès plus durable à l’alimentation prennent place dans des associations aux philosophies et organisations de travail diverses. Lotte développe les deux portes d’entrée qui sont privilégiées dans ces expérimentations par les partenaires : utiliser l’alimentation comme « prétexte » à la participation, notamment pour ses vertus « bas seuil » ; ou faire de l’accès à une alimentation de qualité la finalité du projet proposé. Elle aborde ensuite les possibles divergences entre les raisons qui poussent les bénéficiaires de l’aide alimentaire à participer aux projets et celles pensées par les travailleurs sociaux. La possibilité pour de telles divergences à trouver une place au sein des projets peut, selon elle, être le signe qu’un processus démocratique s’y ancre.
2. Faire communiquer les savoirs
Propos développés : Comme l’illustre bien le déroulement de la phase « diagnostic », la mise en place de dispositifs spécifiquement conçus pour permettre la mutualisation des savoirs représente un intérêt indéniable dans le cadre d’un projet tel que Solenprim. Mais Alexia rappelle de ne pas négliger ce qui se joue hors de ces dispositifs, dans d’autres contextes (réunions de comité, discussions informelles, séances organisées avec les publics, etc.). Il importe d’observer le type de compétences engagées, par qui, à quel moment, dans quelles circonstances…, en tenant compte des différences de langages entre partenaires. Il importe également d’observer les manières dont sont reçus les savoirs qui s’expriment : les chercheurs par exemple, occupent des places différentes, et se voient attribuer des rôles variables, selon les contextes. Il en est de même pour les autres partenaires, pris en « tension entre les finalités de la recherche et celles de l’action ». Pour conclure, Alexia aborde l’enjeu propre à la reconnaissance des savoirs et des compétences des bénéficiaires : si ces derniers contribuent grandement à co-créer les sous-projets locaux, ils restent les grands absents des instances de pilotage du projet.